À ma Tata d'amour M.
Te souviens-tu de moi? Leur regard toujours me questionne.
Parfois.
Mes paupières lentement se ferment, lourdes des souvenirs d’une vie avec vous. Se ferment sur mon passé, sur mes proches, sur moi-même.Â
Ne sachant les retenir je dois les regarder tomber, enfermée dans un corps, dans un esprit qui ne me répondent plus.Â
Ne sachant les retenir je vois s’amenuiser la trêve qui existait entre fin et finitude.
Elles se rouvriront, parfois.
L’ombre d’un instant je les verrai, je vous verrai. Mais même si parfois dans une rayon l’aube semble à moi se présenter, le plus souvent elle m’éludera.
Inéluctablement. Inexorablement. Implacablement.
Même le crépuscule se dérobera à moi.
Parfois je crie, je saigne, je meurs, je pleure, je griffe et n’aura d’égale à ma souffrance que la vôtre.
Parfois la douceur de l’instant saura me ravir à ma souffrance. Un répit, une clémence.
Même si vous en doutez et penserez que je vous ai oubliés, sachez que chaque atome de moi se souvient de vous, même si mon esprit ailleurs a disparu.
Et n’oubliez pas qu’à jamais je vous aime.